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© Musée du Louvre / Franck Raux

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 Pierre Paul Rubens ( 1577 - 1640)

 1635-1638

 Huile sur toile

 1,49 x 2,61 m

 Paris, Musée du Louvre, inv. 1797

La Kermesse

      Pierre Paul Rubens, célèbre peintre baroque flamand réalise une peinture de très grand format représentant une fête villageoise. Pour cette oeuvre, Rubens s’inspire des fêtes villageoises de Pieter Brueghel l’Ancien, une des grandes figures de l'école flamande avec Rubens et Van Eyck. L’artiste réalise un premier tableau de Ronde paysanne dans laquelle on retrouve l’idée du mouvement grâce à des touches très vaporeuses et la représentation de la farandole, une danse traditionnelle et groupée. 

Entrez dans la danse !

        Le tableau forme des diagonales et se décompose en trois parties très distinctes avec un premier plan et un arrière-plan monochrome qui contraste avec un second plan aux couleurs vives, de sorte que notre attention se porte sur les personnages. Le paysage et le ciel bleu accentue l’idée du mouvement au centre. Cela permet de renforcer cette impression de tourbillonnement d'ensemble qui est soulignée par une multitude de courbes et de cercles faisant écho, comme nous pouvons le voir avec la farandole et les couples qui dansent. La position de ces derniers suggère la décomposition d’un même mouvement. Rubens rythme sa peinture par des touches de couleurs. Perceptible sur les vêtements des personnages, la couleur rouge entraîne notre regard sur l’ensemble du tableau.

Des villageois très à la fête

     Rubens nous offre une palette de personnages différents les uns des autres. A gauche du tableau, certaines personnes sont en état d’ivresse, l’alcool provoque des nausées ou un sommeil profond pour d’autres. Une querelle entre deux personnages montre également les conséquences de ces fêtes. Les groupes sont animés par la vie, puisque les mères au premier plan allaitent leurs enfants, les femmes discutent et embrassent leurs amants. On imagine la foule paysanne stimulée par le son de la cornemuse. 

Un discours moralisateur

    Cette peinture est aussi moralisatrice avec la présence du groin du cochon en bas à droite du tableau, symbole de gourmandise. C’est surtout l’idée de débauche des paysans que l’artiste souhaite mettre en avant. L’alcool coule à flot, la vaisselle vide indique que l’on y mange bien et tout cela nous mène à la tentation de succomber au plaisir charnel. Cette débauche est bien sûr condamnée par la morale chrétienne ce que confirme l'église située au point de fuite du tableau, au fond à droite.

© Detroit institut of arts

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 Dance de la mariée en plein air 

 Pieter Brueghel l'Ancien (vers 1525 - 1569)

 Vers 1566

 Huile sur bois, 

 119,4 × 157,5 cm

 Detroit Institute of Arts 

Un pas plus loin ...

    Alors que les artistes véhiculent une image très noble des aristocrates et bourgeois dans l'art du XVIIe siècle, le sujet des villageois dans la peinture reste très peu abordé ou mis en valeur. Bien qu’il soit critique de la société paysanne, ce tableau fait parti d’une importante collection du roi Louis XIV.

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