Danseuse aux crotales
Réalisée en terre cuite, elle représente une femme souriante vêtue d’une robe appelée chiton. Ce dernier désigne une tunique courte constituée d’une pièce de tissu léger rectangulaire pliée, retenue sur les épaules par des agrafes et des coutures et cousus sur un côté. Son chiton suit complètement son mouvement. Sa taille est marquée par une ceinture libérant ses jambes pour danser. Une réelle impression de légèreté se dégage de la sculpture, on a vraiment l’impression qu’elle vole : cela prouve le talent de l’artiste qui a su rendre cet effet.
La musique et la danse : le quotidien des grecs
En observant les jambes on remarque qu'elle n'effectue pas un simple pas de marche mais elle exécute un vrai pas de danse, très gracieusement. Sa jambe gauche est avancée et son pied tendu sur l’extérieur ; sa jambe droite est décalée vers l’arrière. C’est d’ailleurs une position de danse. Les bras pliés vers l’avant, elle tient des objets dans ses mains. Il s'agit d'instruments de musique antiques, des crotales, ce sont des sortes de castagnettes permettant de faire des percussions. Les crotales étaient en bois ou en coquillage. En effet, on retrouve souvent des représentations de lyres, de flûtes sur les vases grecs. Les instruments de musique sont utilisés dans le cadre de la vie quotidienne, la vie religieuse et la vie militaire. La musique, en général en Grèce, fait partie de la vie des citoyens. Que ce soit dans la vie privée ou la vie publique, c’est une civilisation bercée par la musique. Et de même, la danse fait partie du quotidien des Grecs : dans les fêtes par exemple.

© Musée du Louvre / Hervé Lewandowski
375 et 280 av. J.-C. (période hellénistique)
Provenance : Corinthe
Terre cuite
17,5 cm
Paris, Musée du Louvre, inv. CA 237
Une célébration religieuse
Une femme dansant avec des instruments dans les mains ne peut se faire que dans un seul cadre : celui de l’honneur à un dieu, car les femmes, aussi bonnes soient elles, ne participaient pas aux concours de musique. Ici, elle rendrait hommage au dieu Dionysos (on le sait grâce aux crotales utilisées uniquement pour ce culte). Dionysos était le dieu du vin, très important dans la religion grecque et aussi symbole de fécondité. On rend hommage aux dieux de manière privée comme de manière publique. Cet hommage se produisait probablement autour de l’autel dans un sanctuaire. Des sacrifices sont opérés et parfois des concours et des jeux. Les citoyens sont acteurs de ces fêtes bien qu’ils sont organisés par les magistrats de la cité.
La danseuse aux crotales porte une coiffe sur sa tête que les spécialistes auraient reconnue comme un calathos. Un calathos est une corbeille faite de jonc ou d’osier entrelacé et les femmes y plaçaient la laine filée, des fleurs, des fruits en signe d’offrande. C’est un symbole de force et de fécondité. Les crotales et le calathos permettent de dire que cette femme dansait bel et bien pour une célébration du dieu Dionysos.

© Musée du Louvre / Hervé Lewandowski
Amphore à figure noires : danseuse aux crotales
Vers 470 av. J.-C.
Terre cuite
41 cm
Paris, Musée du Louvre inv. E 755
Un pas plus loin ...
Les Grecs étaient polythéistes, croyaient en plusieurs dieux, chaque dieu ayant un « pouvoir ». Les Grecs rendaient honneur à ces dieux avec des fêtes, des offrandes et des sacrifices.