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© Musée du Louvre / Stéphane Maréchalle

Cratère à figures rouges : les retrouvailles d’Hélène et de Ménélas

450-440 av. J.-C.

Terre cuite 

27,4 x 30,2 cm.

Paris, Musée du Louvre, inv. G 424

Retrouvailles d'Hélène et Ménélas

     Ce cratère en terre cuite du milieu du Ve siècle avant J.-C. est un vase en usage dans le banquet servant à mélanger l’eau et le vin qui se buvait coupé prenant pour sujet un épisode inspiré de l’Iliade que l’on attribue à l’aède Homère : les retrouvailles d’Hélène et de Ménélas.  

     Sur ce cratère, quatre personnages se détachent :  Aphrodite à gauche, placée en spectatrice de la scène qui se joue sur sa droite c’est-à-dire les retrouvailles d’Hélène et de Ménélas, et Eros voletant au-dessus du couple. Ce cratère est un exemple de la technique dite de « la céramique à figures rouges » : il s’agit d’un type de céramique grecque, dans lequel le motif est peint en rouge sur fond noir. Dans la céramique à figures rouges, certaines représentations sont codifiées. En effet, la représentation de l’amour se manifeste par la présence d’Eros, reconnaissable sous la forme d’un adolescent ailé avec un arc et des flèches bien que ces éléments ne figurent pas sur ce cratère. Autre représentation codifiée : l’armement. Ménélas est doté des armes caractéristiques de l’armement hoplitique sur cette représentation. L’hoplite est un fantassin de la Grèce antique, lourdement armé. Il porte, en effet, un bouclier rond (hòplon, élément le plus important de son équipement auquel l’hoplite doit son nom), des cnémides (protège-tibias), une cuirasse, un casque ainsi qu’une épée courte que l’on appelle « xíphos », ce qui montre qu’il revient de la guerre de Troie.

Des retrouvailles mouvementées

    Hélène est séduite puis enlevée par Pâris, à qui Aphrodite avait promis l’amour de la plus belle femme du monde en échange d’un vote en sa faveur pour la départager de ses deux rivales, Héra et Athéna. En réponse à l’enlèvement d’Hélène, Ménélas se tourne vers son frère, Agamemnon, pour réparer l’outrage qu’il a subi en déclarant la guerre aux Troyens. Lorsqu’elle retrouve son mari après la victoire des Grecs sur les Troyens, ce dernier a l’intention de la tuer à cause de sa trahison. Surpris par sa grande beauté, Ménélas en lâche son épée que l’on peut voir glisser de sa main sur le cratère et retombe immédiatement sous le charme de son épouse. Mais devant les intentions meurtrières de son époux, Hélène prend peur et tente de s’enfuir

       Sur le cratère, on peut voir qu’elle adopte une posture étrange. Sa tête de profil regarde vers Ménélas, son buste est de face mais ses jambes de profil sont tournées du côté d’Aphrodite. Les deux bras levés vers le ciel, une paume tournée vers l’intérieur, une autre tournée vers l’extérieur, Hélène émet un geste de supplication et de fuite. Tout en implorant son mari d’avoir pitié d’elle, elle cherche à se dérober devant le funeste sort qui semble l’attendre.

© Musée d'Orsay

 Nijinski et une danseuse

 Adolphe de Meyer, Paul Iribe

 1914

 Epreuve photomécanique (collotype)

 12,1 x 18,4 cm

 Paris, Musée d'Orsay

Un pas plus loin ...

       C’est cette scène qui sera reprise par le danseur et chorégraphe russe Nijinski dans son ballet L’après-midi d’un faune en 1912, sur la musique du Prélude à l’après-midi d’un faune de Claude Debussy, inspirée d’un poème de Stéphane Mallarmé. Sur les conseils de son ami Léon Bakst, décorateur et costumier des Ballets Russes, Nijinski visite la galerie Campana au Louvre dans laquelle se trouve le cratère en 1910. Il s’inspira tout particulièrement des cratères attiques et lucaniens montrant des satyres poursuivant des nymphes et des sujets tirés de l’Iliade.

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